Ode à la moto....

Le matin se lève. J’ai le gout du café sur les lèvres. J’enfile un vieux jean en regardant dehors. Le soleil brille déjà fort. Une petite brise caresse les pins. J’ai les yeux encore pleins de sommeil. Je me mets un coup d’eau sur le visage. Je prends mon cuir et respire son odeur. Je descends au garage, enfile mes gants et monte sur ma trolle. Je tire sur le starter, enclenche le coupe-circuit et presse la détente. Dans un cliquetis soudain, je sens la mécanique qui s’anime, tousse et démarre. En quelques secondes, le moteur prend des tours. L’odeur d’essence m’envahit les narines. J’allume le phare et, au bout de quelques secondes, engage le premier rapport. La belle sursaute légèrement et attend mon feu vert. Je relâche doucement l’embrayage et donne 1000 tours au moteur. Je me sens doucement partir en arrière et je décolle. Ca y est, je suis un motard. Ce rite, dix fois, cent fois, mille fois j’en ai rêvé. Aujourd’hui, moi aussi je fais parti de cette grande famille. Cette famille avec ces lois, ces règles, ces rituels, son honneur. Mon cœur s’emballe quand je passe la troisième et que le compte tour grimpe. La route est moi et en cette heure matinale, je suis le seul sur mon chemin. L’air frais me caresse le visage à travers mon casque. Je prends mon premier virage et je balance doucement la belle. Le moteur chauffe entre mes jambes et petit à petit, les relances se font plus fortes, le moteur monte plus haut et la belle se réveille. Une ligne droite à l’horizon, la poignée tournée à fond, je sens dans mon dos un frisson. Les aiguilles de mon compteur s’emballent, je m’engage contre le vent dans un lutte épique et mes avants bras se raidissent. Je suis maintenant à plus de cent, je sens mon cœur battre la chamade, je me sens vivant.

Depuis que je suis enfant, je sais qu’au fond de moi que je suis fais pour faire cela.

Je suis un motard avant tout.

Je dédicace ces quelques mots à tous ceux qui comme moi on à chaque fois le cœur qui s’emballe quand devant eux apparaît une ligne droite avec au bout une série de virage.

Serions-nous les chevaliers des temps modernes ? Bravant sans complexes la route et les embuches qui la parsèment ? Je sens dans ma tête ce refrain qui monte dans le ciel comme le matin : Born to Be Wild… We just want to ride. La vie n’a pas le même gout quand on a les fesses posées sur quelques chevaux nourris au super sans plomb. Chaque seconde compte un peu plus que celle d’avant. 

Roulons tous le nez dans le vent en direction de l’horizon et du frisson à venir que l’on attend.